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Capital retournement

La stratégie de capital retournement (turnaround capital) s’applique dans le cadre du capital-investissement à des entreprises confrontées à des difficultés financières ou opérationnelles significatives. L’objectif de cette stratégie est de stabiliser, restructurer et finalement redresser ces entreprises pour les rendre à nouveau rentables et viables sur le long terme. Le capital retournement est souvent considéré comme une forme d’investissement à haut risque, mais il peut également offrir des rendements élevés si la restructuration et le redressement de l’entreprise sont réussis.

Cibles du Capital Retournement

Les entreprises ciblées par le capital retournement sont généralement celles qui traversent une période de crise, que ce soit en raison de problèmes financiers, de mauvaises décisions stratégiques, de conditions de marché défavorables ou de concurrence accrue. Ces entreprises ont souvent besoin d’une intervention rapide pour éviter la faillite ou la liquidation.

Stratégie et Approche

  1. Évaluation et Acquisition : La première étape consiste à évaluer soigneusement l’entreprise en difficulté pour identifier les causes sous-jacentes de ses problèmes et déterminer si un redressement est réalisable. Si l’investisseur décide de procéder, l’acquisition se fait souvent à une valeur nettement inférieure à celle de l’entreprise en bonne santé, reflétant le risque élevé associé à l’opération.
  2. Restructuration Financière : Souvent, une restructuration financière est nécessaire pour assainir le bilan de l’entreprise. Cela peut impliquer la renégociation des dettes, la recherche de nouveaux financements, la vente d’actifs non stratégiques pour générer des liquidités, ou même une recapitalisation de l’entreprise.
  3. Restructuration Opérationnelle : Parallèlement à la restructuration financière, des changements opérationnels sont généralement nécessaires pour améliorer l’efficacité et la rentabilité. Cela peut inclure des réductions de coûts, des fermetures de sites non rentables, la rationalisation des opérations, ou des changements dans la direction et la stratégie d’entreprise.
  4. Relance Stratégique : Une fois l’entreprise stabilisée, l’investisseur doit élaborer et mettre en œuvre une nouvelle stratégie pour assurer une croissance durable. Cela peut inclure le développement de nouveaux produits ou services, l’expansion sur de nouveaux marchés, ou la réorientation de l’entreprise vers des segments plus rentables.
  5. Sortie : L’objectif final du capital retournement est de vendre l’entreprise redressée à un prix supérieur, réalisant ainsi un profit sur l’investissement. Les sorties peuvent se faire par une vente à une autre entreprise, une introduction en bourse, ou la revente à des investisseurs financiers.

Risques et Récompenses

Le capital retournement est une stratégie d’investissement à haut risque en raison de la nature précaire des entreprises ciblées. Cependant, pour les investisseurs qui ont l’expertise et la capacité de mener à bien de telles transformations, il peut offrir des récompenses significatives. Le succès dépend de la capacité à identifier correctement les entreprises avec un potentiel de redressement, à exécuter efficacement des plans de restructuration complexes, et à naviguer dans les défis opérationnels et financiers inhérents au processus de retournement.

En résumé, le capital retournement joue un rôle crucial dans l’écosystème du capital-investissement, offrant une seconde chance aux entreprises en difficulté et contribuant à la préservation des emplois, tout en générant des opportunités de rendement potentiellement élevées pour les investisseurs spécialisés dans ce domaine.

Les exemples de réussites notables dans le domaine du capital retournement sont souvent moins médiatisés que ceux du capital-risque ou des LBO, en partie parce que ces opérations concernent des entreprises en difficulté qui nécessitent une transformation significative pour redevenir rentables. Cependant, plusieurs cas illustrent l’impact positif et les rendements potentiellement élevés que ces investissements peuvent générer :

  1. Marvel Entertainment :
    • Dans les années 1990, Marvel, aujourd’hui célèbre pour ses franchises cinématographiques à succès, a fait face à la faillite en raison de la baisse des ventes de bandes dessinées et de mauvaises décisions d’investissement. Avec l’aide d’investisseurs en capital retournement, l’entreprise a été restructurée, se concentrant sur la licence de ses personnages pour des films et des produits dérivés. Cette stratégie a finalement conduit à son rachat par Disney en 2009 pour environ 4 milliards de dollars, soulignant un redressement spectaculaire.
  2. Chrysler :
    • Le constructeur automobile américain Chrysler a été sauvé de la faillite en 1979 grâce à des garanties de prêts du gouvernement américain et à une gestion de retournement menée par Lee Iacocca. Dans les années suivant son retournement, Chrysler est revenu à la rentabilité grâce à une refonte de sa gamme de produits et à des améliorations opérationnelles, démontrant l’efficacité d’une stratégie de retournement bien exécutée dans le secteur automobile.
  3. Hostess Brands :
    • Connu pour ses Twinkies et autres en-cas emblématiques, Hostess Brands a déposé le bilan en 2012 après des années de baisse des ventes, de coûts de main-d’œuvre élevés et de conflits syndicaux. Après son achat par Apollo Global Management et Metropoulos & Co, la société a subi une restructuration profonde, y compris la modernisation de ses installations de production et la renégociation des accords de travail. Hostess a été remise sur pied et est revenue sur le marché en 2013, avant d’être introduite en bourse en 2016.

Ces exemples montrent que, malgré les défis considérables, le capital retournement peut mener à des réussites spectaculaires, transformant des entreprises en difficulté en entités rentables et viables. La clé du succès réside dans la capacité des investisseurs à identifier les opportunités de retournement viables, à exécuter des plans de restructuration efficaces et à naviguer dans les transitions opérationnelles et financières complexes.

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