Chiffres du mois (au 30 septembre 2025)
SEPTEMBRE | Evolution 2025 | Evolution 2025 | |||
CAC 40 | 7895,94 | 6,98% | € / $ | 1,1737 | 13,30% |
Eurostoxx 50 | 5529,96 | 12,95% | Or | 3858,51 | 47,05% |
Dow Jones | 46397,89 | 9,06% | Pétrole Brent | 67,06 | -10,23% |
Nasdaq | 22660,01 | 17,34% | OAT 10Y | 3,428% | |
Nikkei | 44932,63 | 12,63% | Taux BCE | 2,15% |
Faits marquants
– Le mois de septembre a confirmé un ralentissement progressif de l’économie américaine. Les créations d’emplois ont nettement fléchi, s’approchant de la stagnation, tandis que les inscriptions hebdomadaires au chômage restent élevées. Le taux de chômage, bien que contenu, commence à refléter les effets d’une politique migratoire plus restrictive, qui limite l’offre de travail.
Face à ces signaux, la Réserve fédérale a abaissé son taux directeur, dans une tentative de soutien à l’activité, tout en restant prudente sur l’évolution de l’inflation, qui reste au-dessus de sa cible, notamment en raison de la hausse des prix du logement et des véhicules.
Sur le plan commercial, les tensions tarifaires persistent. L’accord signé fin juillet entre Washington et Bruxelles n’a pas dissipé toutes les incertitudes : les droits de douane restent élevés et leur légalité est contestée devant la Cour suprême. Ce climat pèse sur les échanges et alimente une volatilité accrue sur les marchés. Malgré cela, les indices boursiers américains ont rebondi, portés par une consommation des ménages plus robuste que prévu et une révision à la hausse du PIB du deuxième trimestre à +3,8 %.
– En zone euro, l’inflation reste maîtrisée autour de 2,1 %, ce qui permet à la BCE de maintenir une politique accommodante. Les taux longs ont légèrement baissé, et les spreads souverains se sont resserrés, traduisant une confiance relative des marchés obligataires.
Cependant, les perspectives de croissance demeurent fragiles. La France, en particulier, traverse une crise politique après le rejet du vote de confiance au gouvernement Bayrou, ce qui alimente l’incertitude budgétaire et freine les investissements. La Banque de France prévoit une croissance de seulement 0,7 % pour 2025, avec une reprise modérée en 2026.
L’accord commercial avec les États-Unis, qui impose des droits de douane moyens de 12 % sur les exportations françaises, pourrait affecter certains secteurs, notamment l’agroalimentaire et l’industrie manufacturière. En parallèle, les prix du gaz naturel ont légèrement baissé grâce à une offre abondante de GNL américain, ce qui allège la facture énergétique des entreprises européennes.
– L’Asie continue de jouer un rôle moteur dans la croissance mondiale. Le Japon affiche une stabilité remarquable, avec une dynamique salariale positive et une politique monétaire toujours accommodante. En Chine, les autorités intensifient les mesures de relance face à une crise immobilière persistante et une demande intérieure atone. Le secteur immobilier reste sous pression, malgré des baisses de taux et des incitations fiscales.
L’Inde, quant à elle, bénéficie d’une amélioration de sa note souveraine et d’un fort dynamisme dans les infrastructures et les services numériques. Les marchés émergents d’Asie du Sud font face à des défis liés à la dette et à l’inflation, mais montrent des signes de consolidation économique.
Enfin, les marchés financiers asiatiques restent globalement stables, soutenus par des politiques monétaires souples et une intégration régionale croissante.
Points à suivre
– Octobre s’ouvre sur une économie américaine qui résiste mieux que prévu aux chocs tarifaires et aux tensions politiques. La croissance du PIB devrait se maintenir autour de 2,3 % en rythme annuel, portée par une consommation encore solide et des investissements soutenus. Toutefois, les signaux de ralentissement du marché du travail et la hausse des droits de douane pourraient peser sur les marges des entreprises et sur l’inflation, attendue en hausse à 2,8 % d’ici fin 2025.
La Fed, après avoir abaissé ses taux en septembre, pourrait adopter une posture attentiste en octobre, dans l’attente de données plus claires sur l’emploi et les prix. Les marchés devront aussi surveiller les inflexions politiques à l’approche des élections de mi-mandat, notamment les promesses de baisses d’impôts et de déréglementation, qui pourraient soutenir les actifs risqués à court terme mais accroître les déséquilibres budgétaires.
– En zone euro, la baisse de l’inflation à 2,1 % permet à la BCE de maintenir une politique accommodante, mais les effets sur la croissance restent limités. L’Allemagne et l’Italie peinent à retrouver leur dynamisme, tandis que l’Espagne et le Royaume-Uni affichent une meilleure tenue grâce à la consommation et au tourisme. Les investisseurs devront suivre les arbitrages budgétaires en France, où l’instabilité politique pourrait retarder les réformes et affecter la confiance.
Les tensions commerciales avec les États-Unis, notamment sur les produits industriels et agricoles, restent un facteur de risque. L’appréciation de l’euro face au dollar pourrait pénaliser les exportations, tandis que les marchés obligataires européens bénéficient d’un environnement de taux favorable. À surveiller également : les discussions sur la réforme des règles budgétaires européennes, qui pourraient orienter les politiques fiscales des États membres.
– La Chine reste au cœur des préoccupations mondiales. Malgré des mesures de relance monétaire et budgétaire, la crise immobilière continue de freiner la consommation et l’investissement. Le gouvernement pourrait intensifier ses interventions en octobre, mais les effets sur la croissance restent incertains. Le risque d’une « récession du bilan » à la japonaise est évoqué par certains analystes.
En revanche, l’Inde, les pays du Golfe et certaines économies africaines montrent des signes de résilience. L’Inde, en particulier, pourrait bénéficier d’un afflux d’investissements si elle parvient à maintenir sa dynamique réformatrice. Les marchés émergents restent exposés à la volatilité du dollar et aux flux de capitaux, mais offrent des opportunités dans les secteurs liés à la transition énergétique et au numérique.