Cette année 2018 a été marquée par un très grand nombre de commémorations. Comme à l’accoutumée, ce billet va s’efforcer de se plier à l’exercice, mais sous le prisme particulier et souvent réducteur de l’économie…
Il y a 100 ans au sortir de la saignée humaine que fut la première guerre mondiale, ce qui frappe, c’est le déclin économique de l’Europe dont la production agricole et industrielle a très fortement baissé. Les Etats-Unis seront les bénéficiaires économiques incontestés de cette guerre. Ils ont gagné durablement des clients commerciaux au détriment des pays européens.
Depuis 60 ans, la France s’est dotée d’une constitution « présidentielle » dont on voit encore aujourd’hui la puissance organisationnelle au regard des derniers enjeux politiques européens (allemands, italiens, anglais). La Communauté Economique Européenne a été fondée en cette même année 1958, coïncidence ?
50 ans déjà pour ces mouvements étudiants qui secouèrent une France bénéficiaire d’un taux de croissance de plus de 4% et en quasi-plein emploi, ce qui ressemble assez peu vous en conviendrez à celle d’aujourd’hui. « Ne perds pas ta vie à la gagner », disait alors le slogan !
20 ans que 1998 rime pour beaucoup avec Zizou, mais qui se souvient aussi que la Banque Centrale Européenne (B.C.E.) est entrée en fonction le 1er juillet ? Dans le même temps une profonde récession touchait les économies émergentes d’Asie et créait un choc violent sur les marchés des devises émergentes.
10 ans enfin depuis le paroxysme de la crise financière née du surcroit d’endettement immobilier américain (Subprime). La crise financière est presque parvenue à occulter la menace écologique et les enjeux démographiques du XXI -ème siècle.
Rapide, brutale et instructive cette relecture commémorative !
Devons-nous poursuivre le parallélisme d’une crise financière, d’un renversement des puissances, …. et des conséquences ultimes ?!
Pour ceux des lecteurs qui sont des afficionados des commentateurs économiques, ils auront sans doute déjà lu ou entendu le parallèle entre ce qui agite aujourd’hui les démocraties mondiales et cette lecture du passé. Il faut bien admettre que les murs et les barbelés s’élèvent, que les discours simplificateurs résonnent, et qu’une « guerre » commerciale est clairement engagée à coup de twittos !
Si le protectionnisme apparaît comme le moyen nécessaire pour protéger en particulier les activités naissantes ou stratégiques, voire un moyen pour lutter contre les dumping fiscaux, sociaux ou environnementaux, il a très souvent été par le passé un deal perdant – perdant sur longue période …
Les controverses sur les méfaits ou les bienfaits du protectionnisme ont enrichi la littérature économique depuis les mercantilistes et Adam Smith. Mais pour l’individu, travailleur de l’acier américain ou indonésien des champs de palme, plombier polonais ou trader londonien, couturière du luxe ou conducteur de travaux, les revirements en cours dans les échanges mondiaux auront des conséquences immédiatement tangibles. Il est vrai que ce sont aussi des électeurs à séduire.
“Les anniversaires ne valent que s’ils constituent des ponts jetés vers l’avenir.” Jacques Chirac